ITURI : RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES AUTORITES COUTUMIERES SUR LA MÉDIATION ET LA GESTION ALTERNATIVE DES CONFLITS A IRUMU
Au total 66 chefs de chefferies, secteurs et groupements ont pris part du 31 octobre au 01 novembre 2025 à un atelier de renforcement des capacités sur la médiation et la gestion pacifique des conflits au chef-lieu du territoire d’Irumu en province de l’Ituri.
Cet atelier s’inscrit dans la dynamique de consolidation de la paix et de stabilisation en Ituri.
Au cours de ces assises, le Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation P-DDRCS a été représenté par le chef de la cellule de communication, Jean-Jacques UPENJI, délégué du coordonnateur provincial ad intérim du P-DDRCS ITURI.
Il a présenté entre autres les principales réalisations du programme en province, ses difficultés et formulé quelques recommandations. Il a également rappelé les principes directeurs et les piliers de la stratégie nationale du P-DDRCS.
Depuis son installation, le P-DDRCS Ituri a enregistré plusieurs avancées notables, notamment :
L’élaboration du plan opérationnel provincial et des plans de sensibilisation, de désarmement et de démobilisation, le plan conjoint de mise en œuvre des opérations en Ituri, plusieurs séances de renforcement des capacités du personnel sur la stratégie nationale ainsi que l’organisation de dialogues communautaires entre Alur, Bira, Hema, Lendu et Mambamusa dans plusieurs territoires de la province.
La facilitation des dialogues d’Aru I et II entre groupes armés, la sensibilisation et la consultation des groupes armés locaux, dont CODECO, FRPI, FPIC, Autodéfenses et Mai-Mai dans les territoires de Djugu, Irumu, Mahagi et Mambasa ainsi que le désarmement et la démobilisation de 1.720 ex-combattants, dont 62 femmes et la récupération de 683 armes, 10 148 munitions et divers effets militaires.
Nous pouvons citer aussi la sortie et la réinsertion de 1 431 enfants issus des groupes armés, le lancement de plusieurs projets de réinsertion et de stabilisation dans les territoires d’Irumu et Djugu, qui bénéficient aux jeunes à risque, ex-combattants et membres des communautés locales.
Ces projets, financés par le Fonds de cohérence pour la stabilisation, l’Union européenne, la MONUSCO et le gouvernement congolais à travers le P-DDRCS, ont permis l’exécution des travaux à haute intensité de main-d’œuvre (THIMO), la construction des marchés de paix et des ponts ainsi que la distribution de bétail aux bénéficiaires à Tshere, Rwampara, Batale et Katoto.
S’agissant des Contraintes, il a souligné que le programme fait face à plusieurs obstacles liés notamment au retard dans le décaissement des fonds de réinsertion, l’activisme des ADF et des groupes armés locaux, dont la CODECO et la CRP, l’occupation de certaines entités par des groupes armés, la présence des Banyabwisha, considérés comme appui logistique des ADF, le manque de circulation sur plusieurs axes routiers à cause de l’insécurité, la persistance des discours de haine, l’économie de guerre et la manipulation communautaire.
Des pistes de solution ont été proposées notamment le financement régulier du programme, la poursuite des activités de la sensibilisation des groupes armés et des communautés, le renforcement de la sécurité et la restauration de l’autorité de l’État.
Les participants ont proposé également la relance des activités minières légales de la SOKIMO et le retour des déplacés internes dans leurs milieux d’origine pacifiés.
Notons que cette rencontre a été ouverte et clôturée par l’administrateur du territoire d’Irumu, le colonel Robert MANDE. Elle a connu la participation de la conseillère du gouverneur militaire chargée des questions politiques, Mme Claudine Nzeni, des experts du ministère de l’Intérieur et des Affaires coutumières, ainsi que de Mme Gloire Mongo, coordonnatrice de l’ONG Mwangaza Peace.
Il a été organisé avec l’appui de l’ambassade de SUEDE en RDC à travers le PNUD.
Cellule de communication du P-DDRCS
