EN RDC, DESARMER LES ESPRITS POUR RECONSTRUIRE LA PAIX : L’AUDACE DU P-DDRCS EN SANTE MENTALE

Nations Unies, New York – 28 octobre 2025 – C’est dans la salle S-1521 du siège des Nations Unies que la République Démocratique du Congo, à travers la voix du Professeur Jean De Dieu Désiré NTANGA NTITA, Coordonnateur National du Programme de Désarmement, Démobilisation, Réintégration Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS), a marqué un tournant historique dans l’histoire des processus DDR : celui de placer la santé mentale au cœur même de la reconstruction de la paix. À l’occasion du Symposium de Haut Niveau sur le DDR, la RDC a présenté une approche novatrice, alignée sur les standards internationaux, mais ancrée dans la réalité de ses communautés meurtries.

Dans une intervention saluée par les partenaires internationaux et les Nations Unies, le Professeur NTANGA NTITA a porté un message clair : la paix ne saurait être uniquement sécuritaire ou institutionnelle. Elle doit être aussi psychologique, sociale, réparatrice. « La paix que nous bâtissons ne désarme pas seulement les mains. Elle désarme aussi les douleurs, les colères, les traumatismes. Elle soigne, elle répare, elle reconnecte », a-t-il affirmé avec gravité et lucidité.
Adossé à l’Ordonnance présidentielle n°21/038 et guidé par la stratégie nationale du P-DDRCS, ce tournant stratégique s’est concrétisé en août 2025 par la signature d’un Mémorandum d’Entente inédit entre le P-DDRCS et le Programme National de Santé Mentale (PNSM). Cette alliance, unique en Afrique centrale, engage l’État congolais dans une dynamique de souveraineté thérapeutique, plaçant la santé mentale et le soutien psychosocial (SMSPS) comme levier transversal de transformation sociale et de cohésion communautaire.

Le programme repose sur six piliers opérationnels : la planification conjointe, la formation croisée des agents de DDR et du personnel de santé, l’intégration des services SMSPS sur les sites de désarmement, le référencement clinique et communautaire, la production de données probantes et la mobilisation conjointe des ressources. L’objectif est clair : faire de la santé mentale un droit protégé, un indicateur de performance DDR, et une priorité budgétaire à part entière. Le modèle congolais se distingue par son enracinement communautaire : art-thérapie, espaces de parole, groupes de soutien, campagnes anti-stigmatisation, le tout en interaction directe avec les réalités locales.
Les résultats sont déjà tangibles : plus de 4 500 ex-combattants et 15 000 enfants sortis des groupes armés ont bénéficié d’un accompagnement psychosocial depuis 2021. Ce chiffre est en constante progression. Pour le Professeur NTANGA NTITA, cela reflète une vérité souvent occultée : « les cicatrices de la guerre sont invisibles, mais elles compromettent la stabilité tout autant que les armes ».
En exposant cette vision lors du symposium onusien, le P-DDRCS a non seulement redonné une image crédible et innovante au programme congolais, mais il a également posé les jalons d’une coopération régionale et internationale renforcée. Plusieurs pays en transition post-conflit, notamment en Afrique et en Amérique latine, ont exprimé leur intérêt pour cette approche intégrée.

L’appel du Coordonnateur National à la communauté internationale est sans ambiguïté : soutenir la RDC dans ce processus exemplaire. « La santé mentale doit devenir une ligne stratégique obligatoire du DDR, au même titre que la perspective genre ou la sécurité. Elle n’est ni accessoire, ni secondaire. Elle est centrale. »
Ainsi, à travers cette démarche audacieuse, la RDC redéfinit les contours du DDR. Elle en fait un processus profondément humain, fondé sur la dignité, la résilience et la réparation. Une paix qui soigne et qui transforme.
P-DDRCS Communication Unit