04 juillet 2021, 04 juillet 2022 : LE P-DDRCS TOTALISE 1 AN D’EXISTENCE DEPUIS SA CREATION PAR LE CHEF DE L’ETAT FELIX ANTOINNE TSHISEKEDI TSHILOMBO.
A cette occasion, le Coordonnateur National du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation, Tommy TAMBWE USHINDI Emmanuel a livré une interview exclusive à la Radio Okapi. Voici les grandes lignes.

Journaliste : Le P-DDRCS totalise une année. L’émission, nous la voulons pédagogique pour permettre aux congolais, ceux du pays que de l’étranger de bien comprendre ce que c’est le programme ; quels sont ses objectifs, une année après, où est -ce qu’on en est et quelles sont les perspectives.
Q/Pour commencer, monsieur le Coordonnateur National, pouvez-vous nous expliquer les différents concepts ?
Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation ?
R/ bien merci beaucoup monsieur le journaliste. Pour moi, c’est un grand plaisir d’avoir cette interview au moment où nous sommes en train de célébrer l’anniversaire du P-DDRCS, le premier anniversaire de notre programme.
Si je dois commencer par le P: ça veut dire tout simplement programme. Un programme tel qu’il a été conçu relève d’une grande histoire.
Il a existé d’autres programmes précédents, le programme qu’on appelait CONADER, il était chargé du désarmement, de démobilisation et de la réinsertion des ex-combattants issus des belligérants, il a existé après ensuite un deuxième programme qu’on appelait le DDR II et le DDR III est arrivé avec la dénomination de PNDDR et l’unité d’exécution de ce programme (UENPDDR). Ce nouveau Programme, est né de la fusion de la STAREC et de PNDDR.
Par le mot Désarmement, ça veut dire que quelqu’un, une personne qui a travaillé dans les groupes armés, et qui a accepté volontairement de déposer les armes et de se rendre auprès du programme.
Démobilisation : C’est une autre étape à travers laquelle, cette personne qui a été dans les groupes armés est passée par une autre étape d’identification, de vérification et d’orientation. Nous devons savoir grâce à cette étape, si réellement la personne était dans les groupes armés. Il y a une étape très capitale dans la démobilisation, c’est le veeting. Toute l’historique de la personne dès sa naissance, ses études et allant jusqu’à savoir les exactions commises par la personne. Cette vérification permet d’avoir une documentation qui permet de renseigner sur la personne dans le cadre de la justice transitionnelle. A la fin des opérations IVO, une carte biométrique de démobilisation est délivrée à l’ex-combattant.
Après cette étape, c’est l’orientation. C’est dans l’orientation que nous devons savoir l’aptitude de l’ex-combattant. A-t-il étudié, est-il marié, quelles sont ses capacités ? Quelle filière est-il capable d’apprendre ? Après on le renvoie à la réinsertion emploi. Ce qui est différent des autres programmes. La formation qualifiante lui permet directement de commencer la vie.
Si je peux continuer, il y a une autre étape importante…c’est de se demander menant d’où est venue la personne ? elle est venue dans l’air ? Non, dans une communauté. Qu’elle est cette communauté dans laquelle la personne a vécu ? Comment se trouve cette communauté ? Contrairement à d’autres programmes qui s’occupaient seulement de l’Ex-combattant ; le nouveau programme a pensé qu’il faut aller chercher les véritables causes qui ont poussé l’ex- combattant dans les groupes armés. Et on s’est rendu compte que ces causes sont soit liées aux conflits identitaire, foncier, de limite, coutumier, minier etc. Ces sont ces types de conflits qui ont secrétés les groupes armés.
Q/ Quels sont les acteurs qui sont concernés par ce programme et dans quelle partie du pays sont-ils localisés ?
R/Disons d’abord que le programme tire sa conception des faiblesses des anciens programmes. Et là, nous nous sommes dit que cette fois- ci, il faut étudier les causes profondes. C’est comme ça que nous avons dit que les causes sont dans la communauté. C’est ainsi nous avons ajouté qu’il soit un DDR communautaire, un DDR civil. Il faut ajouter la stabilisation. Les questions de gouvernance minière, politique, économique et foncière. Menant pour répondre à votre question, comment arriver à produire visiblement, de manière physique ce programme avec toutes les articulations ? Première chose que nous avons faite, c’était de faire l’état des lieux.
Quel est l’état des lieux des zones en conflits ?
Et nous nous sommes rendu compte que toute la République Démocratique du Congo a des problèmes.
Comment Monsieur le Coordonnateur ? Mais oui le relèvement communautaire ne concerne pas seulement les groupes armés. Tout le Congo est à relever aujourd’hui. C’est pourquoi le Chef de l’Etat a compris qu’il faut un programme de 145 territoires.
Alors, nous nous sommes dit qu’il faut partir étape par étape. La première étape a défini 5 provinces prioritaires. L’Ituri, le Tanganyika, le Nord et le Sud Kivu et le Maniema.
Q/ Le 04 juillet 2021 au 04 juillet 2022, cela fait Une année depuis que le P-DDRCS existe. Concrètement aujourd’hui s’il vous avait été demandé de présenter un bilan, ça serait lequel ?
R/Bon, hein …C’est très fort de parler d’un bilan en terme quantitatif ! Mais il y a des choses qui ont déjà été faites. Première chose, j’ai parlé d’un état des lieux qui a produit la stratégie nationale du P-DDRCS, ce qui est un élément très important. Beaucoup de programmes ont existé sans la stratégie nationale. Les outils de gestion ont été produits également ; vous avez suivi la nomination des coordonnateurs provinciaux par le Chef de l’Etat dans les 3 provinces pilotes, à savoir l’Ituri, le Nord et le Sud Kivu. Bientôt, nous allons commencer le travail d’élaboration des plans opérationnels provinciaux avec l’appui des experts dans ces provinces. Aujourd’hui, il y a deux mille ex-combattants qui ont été démobilisés avec leurs dépendants et qui vont connaitre la réinsertion. Ce que nous faisons maintenant, c’est de passer à la phase de désarmement et démobilisation officielle et puis entamer la phase de la réinsertion communautaire.
Q/Monsieur le Coordonnateur, visiblement votre mission est assez immense, dites-nous comment vous entendez établir cette collaboration, notamment avec le gouvernement, les FARDC pour renforcer l’efficacité de toutes vos actions ?
R/Bien merci. Le P-DDRCS joue un rôle de coordination des actions qui vont dans le sens du développement communautaire intégré et qui vont dans le cadre de la promotion de la paix et de la sécurité. Alors, au niveau du comité de pilotage qui est l’organe le plus important et qui est dirigé par le Président de la République, et le vice-président est le Premier Ministre, il y a au total 15 ministères qui jouent un rôle très capital.
Q/Est-ce que l’idéal ne serait pas de vous focaliser sur le dialogue intercommunautaire pour essayer de renforcer un climat de paix, de cohésion au sein des communautés ?
R/Effectivement, c’est pour cette raison nous, en faisant des analyses, nous avons focalisé notre attention sur la recherche des solutions durables par le moyen de dialogue démocratique ; de cohésion et partout où nous sommes passé, nous avons mis les communautés dans le dialogue.
Q/Au niveau du premier pilier sur la résolution des conflits et cohésion sociale, le P-DDRCS prévoit le dialogue démocratique. Et en Ituri, l’on note déjà les fruits de ce dialogue intracommunautaire. Est-ce que le P-DDRCS est prêt à accueillir les groupes armés qui désirent se rendre ?
Les communautés de l’Ituri ont pris l’engagement d’aller dans le dialogue intracommunautaire, je parle ici des communautés BIRA, LENDU, HEMA, qui ont pris des engagements à travers lesquels leurs fils ont décidé également de déposer les armes. Je voudrais rassurer que nous sommes en train de travailler dans cette province, déjà nous avons un site pilote de DIANGO qui est situé à 10km de Bunia. Ce site est déjà ouvert. Ceux qui veulent se rendre, ils sont les bienvenus, ils seront accueillis, ils ne seront pas maltraités. Nous les recevrons au site de DIANGO.
Pour le Nord-Kivu : je voudrais également féliciter le travail de l’armée et nous voulons informer les communautés du Nord-Kivu qu’il y a également un site pilote qui sera ouvert dans quelques jours au niveau de SHASHA, leurs enfants peuvent y aller. Il y aura deux sites pilotes qui seront ouverts au Nord-Kivu, SHASHA et VUYINGA.
Et au Sud-Kivu, il y a trois sites qui seront ouverts, il y a un site de KABARE qui va prendre toute la zone de Kalehe, Bunyakiri, Ziralo…, Le site de KATOBO sera également ouvert dans quelques jours. Et un autre site sera ouvert à KANANDA.
Pour le Tanganyika, il y a un site KASAMBONDO à 25km qui vient d’être ouvert pour recevoir tous ceux-là qui veulent se rendre. Et nous voulons que les conditions meilleures soient là, qu’il y ait à boire, à manger, des habits également et qu’ils soient formés là-bas.
Cellule de Communication du P-DDRCS
0 Comments